LE PIÉTONNIER-LAB – DEUX PROPOSITIONS POUR L’ENTRE-TEMPS DE L’ESPACE PUBLIC

Résumé.This article is already a synopsis of the masterclass “Transition #1 – Soirée thématique. L’appropriation des espaces publics” organised by ]pyblik[ on 24 and 25 January 2018. It is also available in Dutch – see this Portfolio.


Action Research – Research by Design

Stéphanie Van Doosselaere & Annelies Kums

]Pyblik[

1. Introduction

2. Transition d’un moment à une autre : quelques réflexions

3. Deux propositions visant à l’appropriation d’un espace public par ses usagers

3.1. Proposition 1 : Un parcours artistique pour relier le projet à son contexte

3.2. Proposition 2 : Une programmation stratégique qui active l’espace

4. Une complémentarité qui active l’espace public et l’intègre dans son contexte

1. Introduction

]pyblik[ a vu le jour fin 2007 afin de créer une culture commune de l’espace public. Cette initiative de la Région de Bruxelles-Capitale est aujourd’hui confiée à un consortium universitaire composé des quatre facultés d’architecture bruxelloise : LoUIsE (ULB); departement architectuur (KU Leuven, campus Sint-Lucas), Cosmopolis (VUB), CREAT (UCL). De cette manière, une synergie est créée entre le monde professionnel, politique et académique.

En 2017-2018, ]pyblik[ fête ses 10 ans. Dans ce cadre, ]pyblik[ organise plusieurs évènements qui permettent d’apporter un éclairage sur l’évolution des espaces publics à Bruxelles et ailleurs. Un cycle thématique appelé «TRANSITION » est organisé à cette occasion. Il représente symboliquement la transition, en 10 ans, des espaces publics « techniques » vers des espaces publics « qualitatifs ». Cette thématique permet d’aborder des thèmes très actuels, de les étudier et les mettre en débat.
Les 23 et 24 janvier derniers a eu lieu le premier événement de ce cycle portant sur le thème de «l’appropriation de l’espace public », avec le projet du piétonnier de Bruxelles comme cas d’étude.

Partant du projet en cours de réalisation sur le boulevard Anspach (projet réalisé par le bureau d’études SUM), la journée avait comme objectif d’affiner le programme proposé et de souligner ses failles. Pour ce faire, la journée a été alimentée de présentations et d’ateliers de réflexions.

Avant le lancement des ateliers, le cas bruxellois a été cadrée par une présentation du plan de réaménagement de la zone piétonne réalisée par Livia De Bethune (SUM). Les défis généraux ont été expliqués par Michel Hubert, de BSI-Brussels Centre Observatory (BSI-BCO)[1]. Yngvar Hegrenes (Living Oslo) nous a donné un regard extérieur venant d’Oslo.

Cet article résume, dans un premier temps, les constats et opportunités soulevées lors de l’atelier du matin et pour lesquels les particpants se sont basé sur le cadre dessiné par les présentations et les recherches préalables [Hubert, et al., 2017; Corijn, Vanderstraeten & Neuwels, 2016; Vanhellemont, avec Vermeulen, 2016]. La deuxième partie détaille les propositions émises par les deux groupes lors de l’atelier de clôture. Les résultats de cette journée de formation se complètent et sont également complémentaires au projet SUM. En conclusion, les résultats montrent que les pistes avancées permettent d’affiner, d’activer et de préciser le projet en cours de réalisation.

Figure 1. Le piétonnier de Bruxelles était le cas d’étude de la première session du Cycle “Transition” à l’occasion des 10 ans de ]pyblik[. Le 23 et 24 janvier 2018 environ 100 professionels ont participé à la soirée thématique et une vingtaine ont travaillé sur ce cas lors de le journée d’atelier « Transition #1 – L’appropriation de l’espace public. La transition d’un usage à un autre ».

Source : © ]pyblik[, 2018.

2. Transition d’un moment à une autre : quelques réflexions

Lors du premier atelier, la réflexion sur la zone piétonne s’est articulée autour de quatre thèmes centraux. Le processus du projet, son contexte, mais aussi la programmation et l’utilisation des espaces publics ont été examinés. Ces différents thèmes ont été analysés du point de vue de la transition : comment l’appropriation de l’espace peut-elle être soutenue dans la transition de cet espace ? Pour la zone piétonne bruxelloise, nous répondons aux défis précédemment définis par le BSI-BCO [Hubert et al., 2017], mais en ajoutons deux défis complémentaires. Nous avançons la réflexion de la transition vers plus de coproduction et de communication, mais nous mettons également en évidence que la zone piétonne est un espace de transition en soi, à la fois flexible et diversifié.

Les quatre réflexions ci-dessous résument les résultats d’une analyse AFOM (atouts /faiblesses/opportunités/menaces) menée en deux groupes en première partie de journée.

PROCESSUS

 

REFLEXION 1 : « LE PIÉTONNIER, UNE MULTIPLICITÉ D’ACTEURS »
Manque de communication avec le citoyen et de participation

  • Créer des relations entre les habitants, les pouvoirs publics et les éventuels maîtres d’œuvre. Etre attentifs aux attentes de chacun.
  • Profiter de la phase du chantier pour informer les citoyens et les impliquer. Cette phase doit assurer une transition entre l’appropriation actuelle et future.
  • Assurer une vision globale sur le projet urbain et une réflexion à long terme (en intégrant la future gestion)
  • Désigner un coordinateur général externe pour assurer une transversalité entre les services et objectiver les problèmes.
CONTEXTE

 

REFLEXION 2 : « LE PIÉTONNIER, UN ESPACE DE TRANSITION »
Assurer une transition entre l’espace public et l’espace bâti (magasins, entrées des logements, HORECA, …).

  • Penser le projet non seulement en plan, mais aussi davantage en trois dimensions
  • Manque de relations transversales.
  • Intégrationdu projet dans l’hypercentre (en lien avec le développement urbain et les plans de mobilité, …)
  • Assurer une continuité avec les autres projets en cours (échelle locale et régionale)
PROGRAMME

 

REFLEXION 3 : « LE PIÉTONNIER, UN ESPACE FLEXIBLE ? »
Véhiculer une image claire de l’espace/du projet ?

  • Identifier une identité du centre-ville et le public auquel s’adresse le projet. Trouver l’équilibre entre « Bruxelles comme métropole Européenne » et « Bruxelles pour les Bruxellois »
  • L’activation de ces nouveaux espaces
  • Davantage concrétiser les ambiances souhaitées (agora, forum, jardin urbain) tout en assurant une flexibilité (évènements, appropriations spontanées, …)
  • Intégrer les appropriations temporaires dans l’aménagement définitif  ?
  • Développement historique et culturel, la place de l’art dans l’espace public
  • Retour de la nature en ville (p.ex. créer un rappel de la Senne)
USAGE REFLEXION 4 : « LE PIÉTONNIER, UN ESPACE POUR TOUS »
Présence de publics différents (commerçants, consommateurs, habitants, usagers en transit)

  • Assurer un équilibre entre ces différents usagers
  • Créer un rapport entre l’usage quotidien et l’usage « récréatif », entre usagers existants et futurs
  • Capacité à accueillir tous les usagers, valoriser la mixité d’usages et création d’un lieu de rencontre
  • Trouver l’équilibre entre les fonctions de passage, de séjour et de desserte
  • Prévoir une flexibilité d’usages(jour/nuit, événements, aménagement temporaire) ?
  • Prévoir une marge pour une appropriation (spontanée) de l’espace ?

3. Deux propositions visant à l’appropriation d’un espace public par ses usagers

Les discussions ont mené à identifier deux hypothèses de travail qui complètent et enrichissent le projet actuel du piétonnier. La première renforce l’attractivité et la visibilité des lieux en incitant les usagers à emprunter des parcours artistiques menant à des zones de rencontres. La deuxième accentue la relation entre espace bâti et espace public en créant des liens entre ces deux espaces par une programmation plus détaillées des bâtiments afin d’activer les rez-de-chaussée.

3.1. Proposition 1 : Un parcours artistique pour relier le projet à son contexte

Points de départ

En partant des constats émis lors des discussions menées en première partie de journée, cette proposition tente de répondre spécifiquement aux trois défis suivants :

  • Comment rendre la période de chantier agréable et dynamique ?
  • Comment fédérer anciens et nouveaux usagers/usages et comment activer les nouveaux espaces ?
  • Comment renforcer la liaison transversale tout en réfléchissant à l’espace en trois dimensions afin d’activer les façades ?

Figure 2. PROPOSITION 1 : Un parcours artistique le long du boulevard Anspach pour relier le projet à son contexte. Focus sur le périmètre de réaménagement.
Source : participants de l’atelier ]pyblik[, 24-25 janvier 2018.

Proposition détaillée

Le projet a pour objectif de constituer un système de signalétique dynamiquequi permettrait d’informeret dirigerles usagers de l’espace public. La proposition est de créer un parcours artistique sur le boulevard Anspach mais également dans son périmètre élargi. L’image d’une telle intervention permettrait de présenter Bruxelles comme métropole européenne et d’assurer une nouvelle lisibilité du centre-ville.

La proposition est d’impliquer chaque institution culturelle et chaque école dans un rayon de marche de 500 m autour du Piétonnier. Chaque partenaire proposerait une intervention artistique sur l’espace public ou sur sa façade en lien avec un thème annuel. Ensuite, des éléments ponctuels (portiques) sur l’espace public et en sous-sol  lieraient ces interventions entre elles en créant un parcours dans tout le quartier. La fin du parcours aboutirait sur la place De Brouckère, sur laquelle s’installerait un cube transparent accueillant l’information sur le parcours et/ou une intervention artistique dynamique, une exposition. Ceci afin d’activer ce grand espace vide et de l’inclure dans le parcours des usagers. Chaque année, une nouvelle thématique serait choisie et inaugurée par une grande fête de quartier permettant de fédérer une communauté entre les habitants du quartier, les institutions, les écoles, les commerçants et les usagers de passage. Une mise en lumière nocturne de ces interventions permettrait d’éclairer certains lieux moins sécurisés.

La période de chantier devrait idéalement déjà pouvoir accueillir les premières interventions afin de rendre cette phase plus attrayante, dynamique et moins fastidieuse. Le renouvellement annuel des interventions permettrait également d’assurer une flexibilité dans l’aménagement qui pourrait évoluer au fil des années et des besoins.

Dès lors le parcours créerait, une déambulation « maitrisée » des usagers afin d’activer certains lieux qui ne le sont/seraient pas, de connecter le projet du piétonnier avec ses rues avoisinantes, d’améliorer l’image de l’hypercentre et d’accentuer les traversées latérales.

Toute institution intéressée peut soumettre son projet/ses idées à la ville qui lancera un marché public et financera les interventions.

3.2. Proposition 2 : Une programmation stratégique qui active l’espace

Points de départ

En partant des constats émis lors des discussions menées en première partie de journée, cette proposition tente de répondre spécifiquement aux trois défis suivants :

  • Comment créer un lien fort entre l’espace public et l’espace bâti afin d’imaginer l’aménagement de l’espace public en trois dimensions ?
  • Comment les futurs bâtiments vides peuvent-ils être programmés afin de constituer une opportunité pour lier espace bâti et espace public et d’activer ce dernier ?
  • Comment activer la place De Brouckère qui est actuellement prévue comme un grand espace vide ?

Figure 3. PROPOSITION 2 : Une programmation stratégique qui active l’espace le long du boulevard Anspach entre la place Fontainas (gauche) et l’Hôtel Continental (droite). Focus sur le périmètre de réaménagement.
Source : participants de l’atelier ]pyblik[, 24-25 janvier 2018.

Proposition détaillé

Les services administratifs de la Ville de Bruxelles déménagent vers l’ancien parking 58, reconverti en Brucity. Suite à cela, deux espaces stratégiques se libèrent sur le Piétonnier : le bâtiment « Coca-Cola » (i.e. l’Hôtel Continental), actuellement occupé par la Régie Foncière, et le socle du « bâtiment Philips », actuellement occupé par l’Administration de la Ville de Bruxelles. Le projet issu de l’atelier propose d’exploiter ces endroits stratégiques afin de créer en lien fort avec l’espace public.

L’Hôtel Continentalest un immeuble marquant et stratégique situé sur la place De Brouckère. Le projet propose d’ouvrir le rez-de-chaussée sur la place et d’y intégrer des activités ouvertes au public. Cette intervention permettrait d’activer la placeet de lui donner une identité forte. Un espace public couvert, comme un marchéou un espace qui accueillerait de la danseurbaine, par exemples, pourraient être des activités en phase avec l’idée d’agora, telle que proposée dans les plans de SUM [SumProject, 2015].

Le socle du bâtiment Philips, quant à lui, permettrait decréer un espace public surélevéoffrant une vue dans l’axe du piétonnier. Avec la  disparition du parking 58, Bruxelles perd une terrasse publique. L’appropriation du socle pourrait se faire en deux phases. Dans un premier temps, les socles seraient verdurisés et ouverts au public.  Dans un deuxième temps, ces deux socles pourraient être reliés entre eux afin de créer un espace couvert de qualitéau niveau de la rue. Cette partie du piétonnier est actuellement caractérisée par des fonctions commerçantes. Afin d’animer cette zone une fois les magasins fermés, le projet propose un programme socioculturel qui soutient la vie locale.

Dans la galerie du futur Musée de la Bière aux étages supérieure du bâtiment de la Bourse (le  « Beer Temple ») le projet propose d’accueillir un marché aux fleurs, ceci avec comme objectif d’inciter les visiteurs à traverser le bâtiment. Ce parcours patrimonial relierait, dès lors, le quartier Dansaert avec la Grand Place. Côté Fontainas, le projet propose du mobilier urbain connecté (wifi), ainsi qu’une liaison directe avec les terrains de sport dans le parc afin de répondre aux besoins des jeunes et étudiants.

Un parcours ludiquesur tout l’axe assure la relation entre la place Fontainaset la place De Brouckère. Ces éléments ludiques permettent de faire varier les zones vertes et sont également des opportunités pour tester, évaluer et modifier l’appropriation de ces lieux.

4. Une complémentarité qui active l’espace public et l’intègre dans son contexte

Résultant des réflexions menées en matinée, trois observations peuvent être avancées concernant le projet en cours de réalisation : le manque d’une accroche plus importante dans son contexte, d’un programme plus précis et d’une relation avec son environnement direct.

Ces trois problématiques phares sont abordées dans les deux propositions avec chacune des réponses différentes, mais intègrent la volonté :

  • de favoriser les relations transversales en intégrant le futur projet dans un contexte plus large,
  • d’activer les nouveaux espaces publics en proposant des fonctions plus spécifiques,
  • d’accentuer la relation entre l’espace public et l’espace bâti.

Là où la première proposition tente de relier le boulevard avec son environnement bâti direct et les rues avoisinantes par une programmation stratégique, l’autre proposition avance des interventions événementielles afin d’inciter les usagers (actuel et futurs) d’explorer de nouveaux parcours.

En proposant des interventions artistiques précises et une programmation stratégiquement située, l’espace public regagné sur la voiture sur les trois places et autour d’elles, peut être réactivé et inscrit dans les cartes mentales des usagers.

L’issue de cette journée est de tisser des liens entre ces résultats, le travail en cours par le BSI-BCO et le projet en chantier. Ceci avec pour objectif de convaincre les autorités compétentes de l’importance d’améliorer et d’ouvrir le projet en cours vers d’autres échelles, mais aussi vers d’autres temporalités. Les propositions avancées sont complémentaires aux études et réalisations en cours afin d’amener à une activation de l’espace public dans un avenir proche et pouvant évoluer au fils des années.


[1]Besoin d’informations? Elles se trouvent dans le Portfolio#1 du BSI-BCO. Voir, entre autres :  « Remarques préliminaires concernant le plan d’aménagement du piétonnier », de Corijn, Vanderstraeten et Neuwels, 2016.


Références

CORIJN, E., VANDERSTRAETEN, P., et NEUWELS, J., 2016. Remarques préliminaires concernant  le plan d’aménagement du piétonnier. In : HUBERT, M., CORIJN, E., NEUWELS, J., HARDY, S. et VERMEULEN, S. (Eds)., BSI-BCO – Portfolio#1.BSI-Brussels Centre Observatory, Brussel, dec. 2016. Available at : https://bsi-bco.brussels/remarques-preliminaires-concernant-le-plan-damenagement-du-pietonnier/.

DAWANCE B., DEGROS A., DENEF J., KUMS A., VANDERSTRAETEN P., VAN DOOSSELAERE S., 2017, Guide de l’espace public bruxellois – Gids voor publieke ruimte in Brussel, Artgeneering, Faculté d’Architecture La Cambre /Horta de l’Université libre de Bruxelles, KULeuven campus Sint-Lucas Architectuur, VUB Faculteit van Wetenschappen, UCL Faculté LOCI, Brussel.

HUBERT, M., CORIJN, E., NEUWELS, J., HARDY, M., VERMEULEN, S. et VAESEN, J., 2017. Du “grand piétionnier” au projet urbain: atouts et défis pour le centre-ville de Bruxelles.In: Brussels Studies, Note de synthèse 115. 11/09/2017. Disponiblesur: http://journals.openedition.org/brussels/1557 ; DOI : 10.4000/brussels.1563

]pyblik[ (KUMS, A. et VAN DOOSSELAERE, S.), LELOUTRE, G., 2012. L’espace partagé dans une rue commerçante – De gedeelde ruimte in een handelsstraat, Publicatie van de resultaten van de masterclass Elsensesteenweg – Elsene,Faculté d’Architecture La Cambre /Horta de l’Université libre de Bruxelles en Sint-Lucas Architectuur, Brussel.

]pyblik[ (KUMS, A. et VAN DOOSSELAERE, S.), MORITZ, B., 2011. La rue comme espace public du quotidien- De straat als dagelijkse publieke ruimte, Publicatie van de resultaten van de masterclass Gemeentestraat en Sint Jooststraat –Sint-Joost-ten-Noode, Faculté d’Architecture La Cambre /Horta de l’ULB et Sint-lucas architectuur, Brussel.

SUMProject, 2015. Heraanleg Centrale Lanen. Dossier aanvraag stedenbouwkundige bouwvergunning. Versie 14/10/2015. Brussel.

VANHELLEMONT, L., avec VERMEULEN, S., 2016. De aanleg van de voetgangerszone in het Brusselse stadscentrum (2012-…). Een analyse van (het discours van) het procesverloop. In : HUBERT, M., CORIJN, E., NEUWELS, J., HARDY, S. et VERMEULEN, S. (Eds)., BSI-BCO – Portfolio#1.BSI-Brussels Centre Observatory, Brussel, dec. 2016. Available at : https://bsi-bco.brussels/wp-content/uploads/2016/12/BSI-BCO-P1-Vanhellemont-Vermeulen.pdf